Tenter de cerner les zones et degrés de partage ou de dissension entre voix singulière et écriture collective, telle pourrait être l'ambition d'une sociopoétique des revues, dont le présent article esquisse le programme à partir d'un survol des travaux antérieurs sur les revues, en France et au Québec. Une étude de trois cas de « petits genres » respectivement élaborés dans La Nouvelle Revue française, Le Nigog et Le Quartanier, en entreprend la mise en oeuvre, et montre comment des sociopoétiques « locales », partagées par un nombre restreint de collaborateurs, offrent des lieux d’invention littéraire plus marqués, plus nettement « signés » de la griffe collective de la revue que d’autres rubriques, où ce sont les signatures individuelles ...