L’enseignement du droit face à la pandémie : risques et vertus de la rupture

Lors de la pandémie, j’ai souhaité créer un blog intitulé « Fenêtre sur cours (de droit) » afin de partager des pratiques, des outils, des idées en matière d’enseignement du droit. Ces articles ne sont pas des articles scientifiques traditionnels quand bien même ils contribuent à l’échange et à la recherche sur l’enseignement du droit. Consciente que la reconnaissance de l’innovation pédagogique comme objet de recherche passait également par la rédaction d’articles au format plus académique, j’ai donc souhaité rédiger un article publié dans une revue juridique. J’ai ainsi pu me livrer à une étude des pratiques enseignantes lors de la pandémie de la COVID. En effet, à cette époque, le passage à l’enseignement dématérialisé a constitué une rupture majeure, souvent non anticipée et imposée, dans l’enseignement de notre matière. À travers cet article, j’ai souhaité esquisser les traits d’un premier bilan sur les pratiques enseignantes dans les universités de droit. Ma réflexion s’est articulée autour de l’interrogation suivante : nos universités courent-elles un risque majeur en adoptant de nouveaux modes d’enseignement, en particulier par le recours massif à l’enseignement dématérialisé ? En m’appuyant notamment sur l’exploitation de questionnaires proposés aux étudiants et étudiantes au moment de la crise sanitaire, j’ai identifié certains risques majeurs tels que la rupture numérique ou le délitement des liens interpersonnels. Mais de manière plus positive, j’ai également retracé le potentiel d’une certaine dématérialisation en examinant comment elle pouvait contribuer à l’écriture collective, à imposer une meilleure structuration des cours ou encore à limiter les contraintes de déplacement et de gestion du temps pour les apprenants