Si, dans la première moitié du XIXe siècle, la littérature a pu servir de fond commun aux « manières de raconter » le monde et imposer ainsi sa marque au discours journalistique naissant, aujourd’hui c’est au roman — dont la frange la plus exigeante, au cours des décennies 1960-1970, a laissé en friche la référence à des événements connus et reconnaissables — de réinventer son appréhension du réel à l’aune du traitement que les médias lui réservent. Les romanciers français contemporains soumettent la pratique journalistique à la critique, ce qui leur permet en regard de légitimer leurs propres pratiques discursives ainsi que la saisie du réel qu’elles autorisent. Par l’examen de trois romans parus au cours des dix dernières années et qui on...