Selon les conteurs rencontrés par l’auteure dans les années 1970, les contes merveilleux sont des « histoires de traverses » ou des « histoires de misères », que la plupart avaient appris en mémorisant les « go » et les « stops » des trajectoires des personnages. Ces conteurs vivaient ces contes comme la traversée, remplie de risques et de difficultés, d’un monde imaginaire à visualiser d’un point de départ à un point d’arrivée. Ces traversées résonnaient sans doute dans leur propre vie comme leur vie résonnait dans leurs contes. Ce faisant, ils se transmettaient des récits structurés pleins d’un sens que nous ne finissons jamais d’épuiser. En marge des travaux de typologie qui aident les chercheurs à relier entre eux « tous les contes qu’i...