Socialisation et cognition. Comment l’école contribue à la différenciation sociale des performances ?: Socialization and cognition. How schools contribute to social differentiation in performance

International audienceAlthough it is now commonly accepted that cognitive processes depend on inseparable biological and social realities, the question often remains open as to how the social relations in which individuals are caught up concretely organize their mental and behavioral dispositions. Thus, we can ask how socially constructed logics, such as socio-economic status or educational arrangements, determine the functioning of executive functions. One possible answer to this question is to see cognition as a socialized activity, neither purely individual nor solely internal. It can then be seen as the product of the more or less happy or unhappy encounter between socially constituted and situated habits on the one hand, inherited from experiences and social conditions of existence, and situations with constraining socio-cognitive properties on the other, which prescribe repertoires of action and specific modes of thought. From this perspective, this presentation will focus on the way in which school contributes to the social differentiation of the performance of students from different socio-economic backgrounds. Based on a series of investigations linking sociology and social psychology, ethnography and experiments in the natural environment, the aim will be to understand how the demands made on the school's pedagogical systems and the conceptions of learning implemented create inequalities in knowledge and performance between pupils from different social classes.S’il est aujourd’hui couramment admis que les processus cognitifs dépendent de réalités indissociablement biologiques et sociales, la question reste souvent ouverte de savoir comment les relations sociales dans lesquelles sont pris les individus organisent concrètement leurs dispositions mentales et comportementales. C’est ainsi que l’on peut interroger la manière dont des logiques socialement construites, par exemple un statut socio-économique ou un dispositif pédagogique, déterminent le fonctionnement de fonctions exécutives. Une réponse possible à cette interrogation consiste à voir dans la cognition une activité socialisée, ni purement individuelle, ni seulement intérieure. Elle peut alors être envisagée comme le produit de la rencontre plus ou moins heureuse ou malheureuse entre des habitudes socialement constituées et situées d’un côté, héritées des expériences et des conditions sociales d’existence, et des situations aux propriétés sociocognitives contraignantes de l’autre, qui prescrivent des répertoires d’action et des modes de pensée spécifiques. Fort de cette perspective, cette communication s’intéressera à la manière dont l’école contribue à la différenciation sociale des performances d’élèves de statuts socio-économiques variés. Il s’agira de comprendre, à partir d’une série d’enquêtes liant sociologie et psychologie sociale, ethnographie et expérimentations en milieu naturel, comment les sollicitations inscrites dans ses dispositifs pédagogiques et les conceptions de l’apprentissage mise en œuvre fabriquent des inégalités de savoirs et de performances entre des élèves de différentes classes sociales