Le fenua, entre renaissance culturelle et retour à la terre : vers une reconsidération des marges insulaires en Polynésie française

International audience“Urban explosion”, “hypercentralization”: quickly this model became an essential part in the studies of the population distribution in French Polynesia, combining urbanization and the centrality of urban areas of Pape’ete towards the downturn of the local agricultural sector, but also the westernization of the way of life. However, such a model does not account for the persistence of a minor spatial population framework in the margins of the territory fed by counter-flows from Tahiti but also from more distant cities. If the revaluation of margins does not only concern French Polynesia and has already been well studied in the West, here the temporalities of the process, the attachment to the land, to the fenua (henua), the closeness with cultural Renaissance movements enrich the analysis of such dynamic: the link with the margins has never been broken, the counter-flow have always been maintained, the pre-colonial past has never been lost.« Explosion urbaine », « macrocéphalie » : à partir des années 1970, le modèle de l’exode rural s’impose dans les études de la répartition de la population en Polynésie française associant l’urbanisation et la centralité de l’agglomération de Pape’ete à une occidentalisation des modes de vie et au déclin du secteur agricole. Cependant, ce modèle ne permet pas de rendre compte de la persistance d’une trame de peuplement secondaire, dans les marges du territoire, alimentée par des mobilités en provenance de Tahiti mais aussi de métropoles plus éloignées. Si la reconsidération des marges ne concerne pas que la Polynésie française et a déjà été bien étudiée en Occident, les temporalités du processus dans ce territoire, l’attachement à la terre, au fenua (henua), la proximité avec les mouvements de renaissance culturelle enrichissent l’analyse de cette dynamique : le lien avec les marges n’a jamais été rompu, les contre-flux se sont toujours maintenus, le passé précolonial n’a jamais été perdu