Traitement chirurgicaux des fistules atrio-œsophagiennes après ablation percutanée de fibrillation atriale : étude nationale française

Rationnel : les fistules atrio-œsophagiennes (FAO) sont des complications rares mais mortelles après ablation percutanée de fibrillation atriale (FA). Bien que le traitement chirurgical apporte un bénéfice en termes de survie, aucune recommandation existe concernant ces modalités.Objectif : l’objectif de notre étude est d’évaluer, à partir d’une cohorte nationale française, l’efficacité des différentes stratégies chirurgicales utilisées dans la prise en charge des FAO après ablation percutanée de FA.Méthode : entre 2010 et 2023, les patients de plus 18 ans avec un diagnostic de FAO ou de fistule péricardo-œsophagienne après ablation percutanée de FA, traités chirurgicalement ont été rétrospectivement sélectionnés par contact mail des centres participants à la base de données EPITHOR.Résultats : 18 patients ont été inclus, 15 avec un diagnostic de FAO et 3 avec un diagnostic de fistule péricardo-œsophagienne. Cinq patients ont bénéficié d’un stenting œsophagien en association à une chirurgie (réparation directe ou œsophagectomie), dont deux sont décédés (40 %). Sept patients (38,9 %) ont bénéficié d’une œsophagectomie dont cinq avec chirurgie de rétablissement à 6 mois. Deux patients sont décédés (28,6 %). Une réparation directe de l’œsophage en association avec un lambeau d’interposition a été réalisé chez huit patients dont six sont décédés (75 %). Un effet centre est observé sur la voie d’abord chirurgicale et la réalisation d’une œsophagectomie (p = 0,002). Le suivi médian était de 89,5 jours avec une survie à 90 jours de 55 %. L’œsophagectomie semble être associée à une meilleure survie (HR 0,163 ; 95 % IC 0,019-1,340 ; p = 0,092). En analyse univariée, les facteurs de risques de décès étaient le sepsis (HR 6,398 ; 95 % IC 1,265-32,359 ; p = 0,025) et les symptômes neurologiques (HR 4,905 ; 95 % IC 0,954-25,218 ; p = 0,006).Conclusion : la prise en charge chirurgicale des FAO est un vrai challenge où la réalisation d’une œsophagectomie semble apporter les meilleures chances de survie, notamment chez les patients en sepsis et présentant des signes neurologiques. La réparation directe de l’œsophage avec ou sans stenting préalable doit être réserver aux patients les moins sévères