Prévalence de l'obésité sarcopénique chez les patients atteints d'obésité suivis au CSO PACA Ouest et effet d'un traitement de 6 mois par Semaglutide en accès précoce

Introduction : l'obésité sarcopénique (OS) est définie comme la combinaison d'un excès d'adiposité et d'une diminution de la masse et de la fonction musculaires. Récemment, l'ESPEN et l'EASO ont proposé un consensus sur les procédures de dépistage et de diagnostic de l'OS. L'objectif de notre étude était d'évaluer la prévalence de l'OS chez des patients vivant avec une obésité (PVO) suivis dans un centre spécialisé en obésité (CSO). Les objectifs secondaires étaient de déterminer les facteurs cliniques et biologiques associés à l'OS et d'évaluer l'effet de 6 mois de traitement par Semaglutide sur la composition corporelle.Méthodes : nous avons inclus les PVO ayant un IMC ≥ 30 kg/m². Le diagnostic d'OS a été établi selon l'algorithme de l’ESPEN et de l’EASO en deux étapes. La fonction et la force des muscles squelettiques ont été mesurées par handgrip (HG) et par test du lever de chaise (5 times sit-to-stand test, 5TSTS), et l'analyse de la composition corporelle a été réalisée par absorptiométrie à rayons X (DXA) ou par impédancemétrie bioélectrique (BIA). L'OS a été définie comme présente dans la population de l'étude si le HG ET/OU le 5TSTS étaient pathologiques ET si le rapport masse maigre appendiculaire/poids était strictement inférieur à 19,9 % chez les femmes et 25,7 % chez les hommes. Une analyse de sous-groupe a été réalisée sur l'évolution de l'OS chez les patients après 6 mois de traitement anti-obésité par Semaglutide.Résultats : 129 patients avec un âge moyen de 44,4 ± 13,8 ans et un IMC moyen de 43,4 ± 7,3 kg/m² ont été inclus. La prévalence de l'OS était de 18,6 % et la prévalence chez les patients éligibles au traitement par Semaglutide était plus élevée (25 %). Il n'y avait pas de différence statistique concernant le test fonctionnel réalisé (HG ou 5TSTS) ou la méthode utilisée pour la composition corporelle (DXA ou BIA) en termes de diagnostic de l'OS. Seul l'IMC était indépendamment associé à l'OS (p = 0,026, OR 1,08 CI95% [1,01-1,16]). Sept patients ont été inclus dans l'analyse de sous-groupe et un seul a développé une OS à 6 mois. Le traitement par Semaglutide n'était pas significativement associé au diagnostic d'OS après 6 mois de traitement, mais ce résultat doit être pris avec précaution compte tenu de la petite taille de l'échantillon et de l'absence de suivi à long terme.Discussion : dans notre étude en vie réelle, la prévalence de l'OS selon l'algorithme de l'ESPEN et de l'EASO était très élevée (18,6 %) chez les jeunes patients suivis au CSO. Nous n'avons trouvé que l'IMC comme facteur clinique indépendamment associé à l'OS, soulignant la nécessité de tester la fonction musculaire squelettique des patients dans la pratique clinique. Après 6 mois de traitement par Semaglutide, nous n'avons pas trouvé d'augmentation de l'OS dans un échantillon de 7 patients, mais cela nécessite une plus grande cohorte et un meilleur consensus sur les seuils pathologiques chez les jeunes patients. Ces données intéressantes ont été recueillies dans d'autres CSO et seront incluses dans l'étude multicentrique nationale SEMASEARCH