Modifications du sommeil au cours du vieillissement : impact sur la mémoire prospective et lien avec le style de vie

Many studies report that sleep plays a crucial role for maintaining an efficient cognitive functioning. However, ageing is accompanied by changes in sleep quality, which may lead to an impairment in overall cognitive functioning. Otherwise, several studies support the idea that a healthy and cognitevly stimulating lifestyle would help to maintain an optimal cognitive functioning in old age. However, to our knowledge, the impact of lifestyle on the relationship between sleep and cognition during ageing has been little investigated. In a first study, we showed a beneficial effect of sleep on prospective memory performance in older adults. However, we did not show any deleterious effect of age on sleep and prospective memory. In a second work, we assessed the impact of different lifestyle factors on the association between sleep and cognition in a population of older adults. These results revealed that cognitive engagement throughout life modulates the link between slow-wave sleep and cognition. Thus, while highly cognitively stimulated individuals may be able to maintain effective cognitive functioning, even with sleep disorders affecting the amount of slow-wave sleep, less cognitively-stimulated individuals would appear more vulnerable to the effects of sleep disruption. All of these results indicate that cognition in old age would depend on sleep quality but also cognitive engagement during life. We discuss the existence of a critical period in order to deepen these results.De nombreux travaux indiquent que le sommeil joue un rôle crucial dans la préservation des fonctions cognitives. Toutefois, l’avancée en âge s’accompagne de modifications de la qualité de sommeil, pouvant avoir un impact sur le processus de consolidation mnésique mais aussi sur le fonctionnement cognitif global. Parallèlement à cela, plusieurs études suggèrent qu’un style de vie sain, enrichi et cognitivement stimulant tout au long de la vie favoriserait le maintien d’un fonctionnement cognitif optimal à un âge avancé. Cependant, il n’y a à notre connaissance que peu de travaux ayant investigué l’impact du style de vie sur la relation entre le sommeil et la cognition au cours du vieillissement. Dans une première étude, nous avons montré un effet bénéfique du sommeil sur la consolidation et le rappel d’intentions de mémoire prospectives chez des sujets âgés. En revanche, nous n’avons pas mis en évidence un effet délétère de l’âge sur le sommeil et la mémoire prospective. Dans un second travail, nous avons évalué l’impact de différents facteurs du style de vie sur la relation entre sommeil et cognition chez une population de sujets âgés. Les résultats ont révélé que l’engagement cognitif au cours de la vie modulait le lien entre le sommeil lent profond et la cognition. Ainsi, tandis que les individus fortement stimulés cognitivement pourront être en mesure de maintenir un fonctionnement cognitif efficace, même en cas de troubles du sommeil affectant la quantité de sommeil à ondes lentes, les individus moins stimulés sur le plan cognitif apparaîtraient plus vulnérables aux effets négatifs d’une réduction de sommeil lent profond. L’ensemble de ces résultats indique que la cognition à un âge avancé dépendrait de la qualité de sommeil mais aussi de l’engagement cognitif au cours de la vie. Une réflexion sur l’existence d’une fenêtre temporelle critique a également été soulevée en vue d’approfondir ces résultats