Représentations du passé et rassemblements collectifs : une approche psychosociale

Comment les représentations sociales de l’histoire peuvent-elles façonner notre présent et notre devenir ? A quel point influencent-elle nos identités et nos relations intergroupes ? Comment sont-elles appréhendées par les psychologues ? Enfin, comment les étudier et finalement agir sur elles ? C’est à ces questions que la première partie de ce travail tente de répondre, à partir d’une douzaine de recherches empiriques développées au cours de la dernière décennie. La seconde partie de ce travail s’attache à étudier un mécanisme fondamental de la vie en société : la synchronisation émotionnelle. Ce mécanisme, mis en évidence par Émile Durkheim au début du vingtième siècle et désormais amplifié par les technologies numériques, constitue la matrice de nos existences. La synchronisation émotionnelle fait l’objet d’un important regain d’intérêt depuis le milieu des années deux-mille. Après un passage en revue des principales observations durkheimiennes, ce travail contraste plusieurs perspectives théoriques actuelles mobilisant cette notion. Une synthèse des résultats de deux dizaines d’études empiriques récentes permet ensuite d’appréhender le pouvoir prédictif des différentes approches de la synchronisation émotionnelle et de proposer un instrument de mesure intégratif. Un programme de recherche est finalement proposé en lien avec les deux axes principaux développés dans cette note