Balzac développe dans l'histoire du sculpteur Sarrasine quelques-uns des grands mythes littéraires de son temps. Son héros est un avatar de l'artiste maudit cher aux romantiques. Il n'échappe à une vie de reclus que pour finir prisonnier des chimères de son imagination. Il prétend embrasser la réalité mais ne la voit qu'à travers le prisme déformant de son《œil d'artiste》. Le castrat Zambinella peut être considéré pour sa part comme l'incarnation de la femme fatale, de l'Eve éternelle qui conduit les hommes à leur perte. En elle apparaît aussi la figure de l'androgyne, l'un des motifs privilégiés du néo-platonisme en vogue au dix-neuvième siècle. Le récit de Balzac est de manière générale imprégné des conceptions platoniciennes de l'a...