Les nourritures de Gustave Courbet

International audienceComment l’un des plus célèbres hommes de la montagne jurassienne nous met l’eau et les nourritures de son pays natal à la bouche ? La question est peut-être d’autant plus saugrenue que, dans le millier de toiles peintes par Gustave Courbet, quasiment aucune ne porte un message qui titillerait nos papilles. Un comble pour ce peintre du réalisme, quand Manet, Cézanne et tant de ses contemporains ont raconté la passion gastronomique de la France d’alors. Une passion souvent élitiste, urbaine, convenue, que Courbet trouvait rassie et, pour tout dire, bourgeoise. La gastronomie établissait alors un nouveau rapport aux nourritures, chamboulé par la science, par la révolution industrielle qui voit émerger le monde ouvrier, de nouvelles manières d’envisager les repas, embellis par des armées de gastronomes, honorés par les écrivains et pas les moindres quand on compte Balzac, Zola et, surtout, Dumas. Courbet le rebelle, pour sa part, vomit tout ce qui est bourgeois. Ses pratiques alimentaires sont sûrement celles d’un bon vivant qui aime puiser, justement en compagnie de rebelles amateurs comme lui de vin et d’absinthe, l’énergie pour lutter