Échos pérecquiens dans la littérature argentine : De Cortázar aux écritures « non-créatives » contemporaines

International audienceEn Amérique Latine, et en particulier dans le Cône Sud, le Perec de Penser/Classer ou de Tentative d'épuisement d'un lieu parisien est cité comme une référence chez nombre d'écrivains contemporains tels que les argentins Eduardo Berti, Sergio Chejfec, Pablo Katchadjian et Ezequiel Alemián ou les chiliens Roberto Bolaño et Alejandro Zambra. En Argentine, et plus généralement en Amérique Latine, Julio Cortázar a joué un rôle essentiel dans la circulation de la production oulipienne. L'humour et la conception de la littérature comme jeu, les contraintes et les protocoles d'écriture, l'utilisation de structures littéraires fixées à l'avance et de procédés de combinatoire, l'intérêt pour le quotidien et ce que Perec nomme les « choses communes », sont autant de traits qui rapprochent leurs oeuvres. Cet article se propose de réfléchir à l'influence de Georges Perec dans le champ littéraire argentin à partir d'une approche comparatiste. Perec et Cortázar sont des pionniers dans la création de textes avec des protocoles de lecture plus ou moins multiples comme Rayuela [Marelle] (1963) ou La vie mode d'emploi (1978). Par ailleurs, la poétique de l'infra-ordinaire et l'intérêt pour la sociologie de la quotidienneté chez Perec trouve des échos dans les techniques d'« étrangement » propre au fantastique quotidien développé par Cortázar