Aménagements urbains et (re)structuration de l’espace de vie en situation de cohabitation. L’exemple de la politique de revitalisation à Bruxelles

Dans le contexte d’une généralisation des politiques urbaines de « revitalisation » de l’espace public et résidentiel en Europe, cette communication se propose d’interroger le rôle joué par l’espace matériel dans la régulation des situations urbaines de cohabitation. Les aménagements urbains (espaces verts, restructuration de l’espace public et du tissu urbain, etc.) induits par les instruments de cette politique conduisent généralement à l’arrivée de « nouveaux ménages » dans les quartiers rendus plus attractifs et déstabilisent ainsi l’équilibre des dynamiques sociales existantes. En même temps, ces aménagements font partie du cadre d’action et d’interactions quotidiennes et participent à la mise en place de nouvelles dynamiques sociales. À partir d’un matériau empirique (observations et entretiens) récolté entre 2011 et 2012 à Bruxelles, dans le cadre d’une recherche doctorale portant sur la cohabitation des groupes sociaux dans l’espace public et les espaces intermédiaires, on se penchera sur les rapports entre ces aménagements urbains et l’équilibre précaire des relations sociales en situation de cohabitation. Selon une conception non dichotomique du rapport extériorité/intériorité, on se demandera en particulier comment ces aménagements interviennent dans la (re)structuration de l’espace de vie. L’exposé portera principalement sur diverses modalités par lesquelles ceux-ci affectent les groupes sociaux en co-présence dans leurs usages quotidiens de l’espace public et dans la constitution des « attachements » (Latour, 2006) qui permettent de s’y tenir et d’agir