En 1964, aux États-Unis, paraît un livre intitulé « Animal machines ». Rédigé par Ruth Harrison et préfacé par Rachel Carlson, il dénonce les conditions d’élevage industriel dans les-quels les animaux sont réduits à de strictes fonctions de produc-tion. À peine sortie de l’enfance, la génération du baby-boom apprend que l’âge de l’opulence est aussi celui de l’aliénation du vivant. En France, le temps est encore plus court entre la sor-tie des privations de la guerre, l’accompagnement scientifique et technique de la modernisation agricole et agro-industrielle et le désenchantement issu des tech-niques de rationalisation utilita-riste des ressources animales. Dès cette époque, la « question animale » est posée. On sait l’ef-fet foudroyant de...