Qu’est-ce que le mémoriel ?: Proposition de conceptualisation à l’aune de la question de la citoyenneté démocratique

International audienceBy adopting Gauchet’s rationale on democratic modernity as theoretical framework, this article explores the link between citizenship and relationship to the past, from the point of view of the political philosophy of education. Nowadays, which definition could be adopted for an autonomous mode of historicity, supported by education? First, the importance of the link between democracy and history in Gauchet’s theory is clarified, considering what distinguishes his conception of citizenship from the one of Habermas. Then we briefly present the ins and outs of the aforementioned issue of relationship to the past in democratic modernity, which allowed us to progress towards a definition proposal for the concept of memorial, hence adding to the individual autonomy (considered as the capacity to steer oneself in a world of culture) the ability to steer oneself in time, and to appropriate one’s historical condition.Prenant pour cadre théorique les travaux de Gauchet sur la modernité démocratique, cet article explore les liens entre citoyenneté et rapport au passé du point de vue de la philosophie politique de l’éducation. Que pourrait être aujourd’hui un mode autonome d’inscription dans le temps, que l’éducation étayerait ? L’importance, dans la pensée de Gauchet, du lien entre démocratie et histoire est d’abord précisée, en considérant ce qui distingue sa conception de la citoyenneté de celle de Habermas. Sont ensuite présentées succinctement les saisies de cet enjeu du rapport au passé dans la modernité démocratique qui ont permis de progresser vers une proposition définitoire du concept de mémoriel, ajoutant à l’autonomie individuelle comme capacité de se diriger soi-même dans un monde de culture la capacité de se diriger soi-même dans le temps, de s’approprier sa condition historique