Compte-rendu de : Matthieu POUX, Stephan FICHTL, « Fana, theatra et villae: trois emprunts protohistoriques aux origines de l'architecture gallo-romaine », p. 449-482 dans « Les modèles italiens dans l'architecture des IIe et Ier siècles avant notre ère en Gaule et dans les régions voisines. Actes du colloque de Toulouse, 2-4 octobre 2013 », Collection BIBRACTE, Bibracte 30, 2019,

International audienceL’article prend place au sein d’un recueil de trente articles consacrés aux « modèles italiens dans l’architecture des deux derniers siècles avant notre ère en Gaule et dans les régions voisines ». Son propos essentiel, expliqué en conclusion, est de montrer que « l’architecture gallo-romaine correspond à une réalité bien tangible, nourrie de multiples influences échelonnées sur plusieurs siècles ». Pour illustrer ces influences, et d’une certaine manière a contrario du titre du colloque, « trois emprunts protohistoriques » sont développés. Ces emprunts concernent les fana, les theatra et les villae. Les auteurs rappellent à juste titre que la question de l’existence (ou non) d’une architecture « gallo-romaine » spécifique n’est pas nouvelle depuis les travaux de Camille Jullian et d’Albert Grenier, [références auxquelles on ajoutera les observations de Paul-Marie Duval puis les apports respectifs de Christian Goudineau et Pierre Gros il y a maintenant 40 ans - l’évaluation des ruptures et des continuités comme la caractérisation des singularités et des conformismes étant un classique de tout travail archéologique ou historique.] Pour parvenir à leur fin les auteurs invitent « à opérer un décloisonnement de nos disciplines, à dépasser le passif historiographique pour recentrer la discussion sur les apports récents de l’archéologie (p. 476) ». [On souscrit d’autant plus volontiers à ce souhait qu’aussi bien les apports de la « nouvelle archéologie » de l’après-guerre et des années 1970 que le développement exponentiel de l’archéologie préventive depuis les années 1980 ont déjà permis de dépasser les oppositions binaires aujourd’hui artificielles. Sur ce thème historiographique, on se reportera dans le même ouvrage, à la mise au point de Xavier Lafon p. 173-176 « Le sud de la Gaule. Vue d’ensemble »