À propos de deux cas de brucellose dans le sud de la France aux époques médiévale et moderne (Abbaye Saint-Sauveur, Aniane ; La Closeraie, Aix-en-Provence)

International audienceBrucellosis, known as "Mediterranean fever", has been an endemic zoonosis in human societies, especially in rural and island environments, for thousands of years. The macroscopic characteristics of this infection by Brucella bacteria are well defined, but they are difficult to assess in palaeopathological diagnoses, as reflected by the small number of cases in the relevant literature. This is due to the rather complex differential diagnosis of the disease, in particular involving other infections with a predilection for the spine which were very frequent in past populations. This article presents the results of a study of two unpublished cases of brucellosis, one from the mediaeval Carolingian monastic complex of Saint-Sauveur d’Aniane (34), and the other from the mediaeval and modern cemetery of La Closeraie, in Aix-en-Provence (13). The aim of this article is therefore to present the palaeopathological data obtained for these subjects, in whom macroscopic lesions observed on the lumbar spine, supported by medical imaging, suggest brucellosis. These new findings demonstrate the need to broaden the scope of approaches in order to reinvestigate this pathology in ancient contexts. Our aim is to invite anthropological biologists to consider this diagnostic possibility in their studies of osteoarchaeological series, whether newly discovered or already uncovered in the past.En tant que "fièvre méditerranéenne", la brucellose est une zoonose endémique au sein des sociétés humaines, tout particulièrement en milieux ruraux et insulaires, depuis des millénaires. Les critères macroscopiques de cette infection par les bactéries du genre Brucella sont certes bien définis, mais demeurent difficiles à mettre en œuvre lors d’études paléopathologiques, comme en témoigne le faible nombre de cas rapportés dans la littérature. La brucellose souffre en effet d’un diagnostic différentiel plutôt complexe, impliquant notamment d’autres infections à prédilection rachidienne très fréquentes dans les populations du passé. Cet article expose les résultats de l’étude de deux cas inédits de brucellose, issus du complexe monastique carolingien et médiéval de Saint-Sauveur d’Aniane (34) d’une part, et du cimetière médiéval et moderne de La Closeraie à Aix-en-Provence (13) d’autre part. Notre étude vise à présenter les données paléopathologiques obtenues pour ces sujets, dont les lésions macroscopiques observées sur le rachis lombaire, étayées par l’imagerie médicale, évoquent une brucellose. Ces nouveaux éléments témoignent de la nécessité de multiplier les approches afin d’engager une redécouverte de cette pathologie en contextes anciens. Notre objectif est ainsi d’inciter les anthropologues biologistes à envisager cette possibilité diagnostique lors de leurs études de séries ostéoarchéologiques, fussent-elles inédites ou anciennement mises au jour