Financer le développement agricole en Afrique du Sud : d’un État-banquier à un État-investisseur ?

The agricultural sector in South Africa has been particularly strategic for the country since the early twentieth century. Concurrently representing a building block of the national accumulation system centered on mines, a reservoir of votes for the National Party during apartheid and a core element of the post-apartheid economic and social transformation, agriculture has been a major focus of attention for successive governments. In this respect, the state has set up institutions and original arrangements to finance agricultural production and ""modernization."" This article proposes an analysis of these original public policy instruments in order to better understand the mechanisms and forms of the financialization processes of public action, both in its ends and in its means.Le secteur agricole revêt en Afrique du Sud un caractère stratégique depuis le début du XXe siècle. Tout à la fois rouage du système d’accumulation national centré sur les mines, réservoir de voix pour le Parti national pendant l’apartheid et enjeu majeur de la transformation économique et sociale postapartheid, l’agriculture a fait l’objet d’une attention particulière de la part des gouvernements successifs. À ce titre, l’État a mis en place des institutions et des dispositifs originaux pour assurer le financement de la production et de la « modernisation » agricole. L’article propose une analyse de ces instruments de politique publique originaux afin de mieux comprendre les ressorts et les formes de la « financiarisation » de l’action publique, dans ses fins comme dans ses moyens