Ouverture du champ des possibles résidentiels : une approche par les flux de changement de domicile

This article focuses on the range of residential possibilities when people move. What is the variety of options presented to households as a “possibility”, which they consider as such, study, evaluate, discuss when they are in a situation of moving ? In addition to a research that proceeds by qualitative survey, by making, with the interviewees, the history of past moving experiences, the research presented here proceeds by a complementary methodological approach, by statistically exploring the flows of residential mobility. Using data from the 2016 edition of the Annual Census Survey, we statistically study the residential paths followed by sociologically similar individuals, i.e. people who share a series of common attributes - such as an identical socio-professional status or an identical educational attainment -, initially living in the same sector of the Paris metropolitan area, and who then moved. The variety of destinations reached, whether in geographical terms or from a sociological point of view, based on the level of income of the populations living in the destination reached, is then interpreted as a sign of a wide range of residential possibilities for people who move – interpretation that we submit for discussion at the end of the articleCet article s’intéresse au degré d’ouverture des champs des possibles résidentiels. Quelle est la variété des options qui se présentent aux ménages comme des « possibles », que ceux-ci envisagent comme tels, considèrent, étudient, évaluent, mettent en discussion lorsqu’ils sont en situation de déménager ? En complément d’une recherche qui procède par enquête qualitative, en faisant, avec les intéressés, l’histoire d’épisodes de déménagement passées, les recherches présentées ici procèdent par une voie détournée méthodologiquement, en explorant statistiquement les flux de mobilité résidentielle. Mobilisant les données de l’édition 2016 de l’Enquête Annuelle du Recensement, nous étudions statistiquement les trajectoires résidentielles empruntées par des « proches sociaux », c’est-à-dire des individus qui partagent une série de traits communs – comme une même position socio-professionnelle ou un même niveau d’études -, habitant au départ un même secteur de la métropole parisienne, et qui ont, ensuite, déménagé. La variété des destinations rejointes, que ce soit en termes géographiques, ou d’un point de vue sociologique, fondé sur le niveau de revenus des populations habitant la destination rejointe, est alors interprétée comme signe d’une ouverture des champs des possibles résidentiels – interprétation que nous soumettons à discussion à la fin de l’article