Prescription d'antibiotiques en pratique bucco-dentaire : évaluation des pratiques professionnelles dans un centre hospitalier universitaire

Les antibiotiques ont révolutionné le traitement des maladies infectieuses en réduisant le taux de mortalité. Cependant, leur usage excessif a engendré l’émergence de résistances bactériennes et, avec l’absence d’innovation, la préservation des molécules efficaces est alors nécessaire. En odontologie, leur prescription a augmenté en France, passant de 8% des prescriptions totales en 2016 à 12% en 2021, alors que 60 % d’entre elles ne seraient pas pertinentes. Cette étude prospective, non interventionnelle a pour objectif d’évaluer les pratiques professionnelles en odontologie, au regard des recommandations actuelles. Deux audit cliniques ciblés recensent les informations lors du passage des patients aux urgences odontologies du Centre Hospitalier Universitaire de la Timone à Marseille sur deux périodes, du 9 au 20 décembre 2019 et du 25 janvier au 4 février 2021. Ce travail consiste à analyser ces deux audits. Le premier audit concerne 381 patients avec 99 prescriptions d’antibiotiques, et le second 284 patients avec 76 prescriptions. Les résultats indiquent un taux de non-conformité des prescriptions de 86,9% pour le premier audit et de 84,2% pour le deuxième, elles concernaient principalement la Complication de la Pathologie Pulpaire. L’absence de réalisation de l’acte dentaire est l’une des principales causes de ce taux de non-conformité, souvent pour des raisons organisationnelles, de choix de pratique ou de non-coopération de la part du patient. L’amélioration de la prescription d’antibiotiques en odontologie est donc importante, notamment par la formation des praticiens, mais aussi par la mise à jour des recommandations afin de les adapter aux pratiques actuelles