Le marché boursier équatorien : un récit sociologique d'un échec apparent

This thesis explains the peculiar evolution of Ecuador’s securities market—an inefficient but functional market—by examining how a set of business and regional ties influence economic transactions and their outcomes. The structural embeddedness approach is used as a starting point and is advanced by showing that different social devices that have been largely treated separately, such as regionalism and power im- balances, can be studied as coexisting firm-to-firm ties. A mixed-methods approach is taken to explain how brokerage hiring and trading strategies depend on the existence of multiple social ties. Some of these ties emerge from the country’s political economy and others show the way market actors cope with power imbalances or strengthen their advantageous positions. The thesis also explores how brokerage firms deploy these strategies differently and combine them in the long run. By examining the economic outcomes of socially based trading strategies, it shows that most of them increase profits and performance for brokerage firms but hinder the overall development of the market. The complex social life of this type of incumbent market may not contribute to its global development, but it is not detrimental to particular profits and does not deviate from the effects and consequences of financialization in terms of the concentration of capital and the deepening of inequalities. Beyond the findings for this case of a national securities market, this research challenges and advances previous views on the embeddedness of financial markets and also criticizes the specialized economic literature that has been too quick to judge incumbent markets of this type as failures.Cette thèse explique l'évolution particulière du marché boursier équatorien—un marché inefficace mais fonctionnel—en examinant comment un ensemble de liens inter-entreprises et inter-régionaux influencent les transactions économiques et leurs résultats. L'approche de l'encastrement structurel (structural embeddedness) est utilisée comme point de départ et est avancée en montrant que différents dispositifs sociaux qui ont été largement traités séparément, tels que le régionalisme et le pouvoir, peuvent être étudiés en tant que liens coexistants. Une approche méthodologique mixte est adoptée pour expliquer comment les stratégies d'embauche et de négociation des courtiers dépendent de l'existence de liens sociaux multiples. Certains de ces liens émergent de l'économie politique du pays et d'autres montrent la manière dont les acteurs du marché gèrent les déséquilibres de pouvoir ou renforcent leurs positions avantageuses. La thèse explore également la manière dont les sociétés de courtage déploient ces stratégies différemment et les combinent à long terme. En examinant les résultats économiques des stratégies de négociation à base sociale, cette thèse montre que la plupart d'entre elles augmentent les profits et les performances des sociétés de courtage, mais entravent le développement global du marché. La vie sociale complexe du marché ne contribue pas à son développement global, mais elle ne nuit pas à des profits particuliers et ne s'écarte pas des effets et des conséquences de la financiarisation en termes de concentration du capital et d'aggravation des inégalités. Au-delà des résultats obtenus dans le cas d'un marché boursier national, cette recherche remet en question et fait progresser la théorie sur encastrement social des marchés financiers et critique également la littérature économique spécialisée qui a été trop prompte à juger des cas comme celui du marché équatorien comme échecs