Gene Wolfe’s ‘The Fifth Head of Cerberus’ (1972), or an Uncanny Science Fiction Revision of Proust’s À la Recherche du temps perdu: Remembrance of Things Past, Remembering Oneself

The question of memory constitutes the core of Gene Wolfe’s science fiction novella. The opening section can be read as a clear echo of the beginning of Du Côté de chez Swann. But the (implicit) Proustian intertext, prevalent though it is, coexists with references to Dickens (David Copperfield), the Bible, Greek mythology, and is integrated to an uncanny fantasy realm that is both very archaic (existence of a slave trade, old- world French toponymy) and belongs to a scientifically advanced era (using cloning and parthenogenesis).As Wolfe’s text belongs to the dystopian tradition (like Brave New World, 1984 and Fahrenheit 451), the problem of memory must be addressed alongside the question of identity taken in at least two senses, sameness or similarity. Wolfe’s narrator simply must recapture the past to reconstruct it and himself. The ultimate aim of remembering is re-membering himself, (re)building his identity. The open conclusion of the novella provisionally answers one (if not the) major question posed by the text. Why write at all?La question de la mémoire constitue le cœur de cette « novella » de science-fiction dont l’ouverture peut d’ailleurs se lire comme un écho du début de Du Côté de chez Swann. Mais cet intertexte proustien s’intègre à un chronotope imaginaire, étrange et inquiétant, à la fois très archaïque et appartenant à une ère scientifique de pointe pratiquant le clonage et la parthénogenèse.Le texte de Wolfe se situant dans la tradition dystopique (à l’instar de Brave New World, de 1984 et de Fahrenheit 451), le problème de la mémoire doit être traité conjointement avec la question de l’identité, prises dans deux sens différents : être similaire ou identique. Il s’agit littéralement d’une question de survie, d’une lutte contre la fragmentation et l’aliénation. Le narrateur doit absolument se réapproprier le passé pour le et se reconstruire. La conclusion très ouverte de la « novella » répond néanmoins provisoirement à l’une des questions centrales posées par le texte (voire la question centrale) : pourquoi écrire