La gouvernance au quotidien des taxi-motos à Kinshasa. Une régulation difficile

In Kinshasa, as in other cities in sub-Saharan Africa, continuous spatial sprawl combined with significant population growth have led to a sharp increase in the mobility needs of urban populations. Thus, for the past 15 years, motorcycle cabs have experienced unprecedented growth in this megalopolis of more than 12 million inhabitants, as they help to make up for the shortcomings of an almost non- existent public transport service. The motorcycle fleet is now a very important part of public transport and is huge and growing continuously. Its importance is such that the activity of motorcycle cabs needs to be regulated.Our objective is to analyse the "hesitations" in governance over the various regulatory initiatives taken by the public authorities between 2014 and 2022. We will highlight the contradictions and ambiguities of these measures that hinder their effective application. We will show that the regulation of motorcycle-taxi activity is based on complex and ambiguous relationships between the public authorities, the traffic police, and motorcycle-taximen associations. These relations - which are made up of political and clientelist instrumentalities on the part of the urban authorities, and of various forms of corruption and bribery on the part of the traffic police - hardly favor the serene and sustainable regulation of the activity.À Kinshasa, comme dans d’autres villes d’Afrique subsaharienne, l’étalement spatial continu conjugué à une croissance démographique importante ont entraîné une forte augmentation des besoins de mobilité des populations urbaines. Ainsi, depuis une quinzaine d’années, les taxi-motos connaissent un essor sans précédent dans cette mégapole de plus de 12 millions d’habitants, car ils contribuent à pallier les carences d’un service public de transport quasiment inexistant. Assurant désormais une part très importante du transport public, le parc motocycliste est aujourd’hui immense et en croissance continuelle. Son importance est telle que l’activité des taxis-motos aurait besoin d’être régulée.Notre objectif est d’analyser les « valses hésitations » de la gouvernance au fil des différentes initiatives de régulation prises par les pouvoirs publics entre 2014 et 2022. Nous mettrons en exergue les contradictions et les ambiguïtés de ces mesures qui entravent leur application effective. Nous montrerons que la régulation de l’activité des taxi-motos repose sur des rapports complexes et ambigus entre les pouvoirs publics, la police de circulation routière et les associations des moto-taximen. Ces rapports - qui sont faits d’instrumentalisations politiques et clientélistes de la part des autorités urbaines, et de diverses formes de corruption et de concussion de la part de la police routière - ne favorisent guère la régulation sereine et durable de l’activité