Si nous pouvons parler de (ou penser à) ce qui n’existe pas, y a-t-il pourtant nécessairement quelque chose dont on parle (ou auquel on pense) ? On reconnaît la question classique du statut des objets inexistants, telle qu’elle a été remise au goût du jour sous ses diverses formes par les théories de l’intentionalité. Cet article se propose de mettre en lumière une approche dite grammaticale, d’inspiration wittgensteinienne, du problème des objets intentionels, à partir des travaux de la philosophe britannique Elisabeth Anscombe. Faire passer les objets intentionels au crible de la grammaire, cela signifie mettre en évidence les limites – logiques – que le langage dicte à notre ontologie, tout en prenant garde de tracer ces limites depuis n...