Poser son échelle contre un nuage. De la spécificité du cadre cinématographique à partir des films de Franck Borzage

Cet article vise à nouer deux gestes de clôtures – narratif et visuel –, à faire se rencontrer les problématiques du cadre et de l’achèvement du récit. Nous investiguerons pour cela les deux logiques temporelles propre au cadre filmique – celle de la coupe et celle de la clôture – logiques que le cinéma de Franck Borzage ne cesse de mettre en œuvre et de réfléchir. Bien plus, les films de ce réalisateur témoignent, en réalité, d’un double rapport, conflictuel, à la limite et thématisent ainsi ce qui constitue la spécificité du cadre cinématographique, son geste propre. Franck Borzage est un réalisateur américain d’origine italienne, Borzaga de son véritable nom. Si son œuvre est demeurée presque confidentielle et fut pratiquement oubliée des théoriciens, ce cinéaste fut pourtant, aux côtés de Raoul Walsh, de John Ford et d’Howard Hawks, l’un des fers de lance de la Fox à la fin des années vingt. Borzage réalisa durant sa carrière plus d’une centaine de films et fut acteur dans une centaine d’autres. Son célèbre penchant pour le mélodrame nous permet de conférer un point de vue inédit à la rencontre du cadre et de la fin