Une autre économie : l’agro-écologie, entre campagne et villes 

La question de l’agriculture urbaine nous place d’emblée dans un champ qui est traversé par des tensions. Premièrement, il y a la tension entre la promotion et la destruction des potagers. En effet, dans cette recherche, nous nous sentons comme conviés à un drink offert en plein milieu d’un cimetière, certes festif (le gouvernement s’intéresse aux potagers!) mais tout-de-même inquiétant (comment se fait-il que tant de potagers disparaissent encore aujourd’hui, que tant de potagistes doivent lutter?) Le constat est celui d’un engouement et d’une expérimentation réels, potentiellement importants, mais qui se situent en plein champ de destruction; champ que rien ne semble venir restructurer. Sauf si le gouvernement régional, tel qu’il l’a déclaré, a réellement l’intention de s’octroyer un droit de préemption pour le maintien et la promotion des potagers, ce qui aiderait effectivement à enrayer l’avancée des projets immobiliers sur les terres cultivées. On verra. En tout cas, à ce stade-ci, la première tension nous amène à rédiger des récits de terrain qui font apparaître à la fois la menace, les luttes mais aussi ce qui peut y résister ou ce que peut y faire une différence. C’est-à-dire que nous refusons le piège binaire qui veut que l’on soit en tant que chercheurs soit critiques, dénonciateur, soit constructifs et valorisant