Cette contribution étudie la genèse des premières revues d’études européennes en France, en République Fédérale d’Allemagne (RFA) et au Royaume-Uni, des années 1950 à 1993. Il s’agit d’explorer l’hypothèse comparative que le savoir sur l’Europe s’est construit dans une plus grande proximité au politique au Royaume-Uni que sur le continent. Cela aurait, à long terme, contribué à y maintenir l’Europe communautaire dans l’espace du discours politique. Nous montrons ici que les trois revues étudiées ont été construites comme des lieux hybrides entre science, pratique et politique. A cet égard, l’hypothèse d’une spécificité britannique ne se vérifie que partiellement. Plus qu’une opposition tranchée entre science, pratique et politique, ce sont ...