Les responsabilités du fait d'autrui en droit romain dans la ligne de mire de Domat et de Pothier

Si les régimes modernes de responsabilité contractuelle et extracontractuelle du fait d’autrui plongent leurs racines en droit romain, il y a loin de ce dernier aux dispositions générales qui s’y rapportent dans la famille des droits romano-canoniques, en particulier dans le Code Napoléon, le Bürgeliches Gesetzbuch ou encore le Codice civile italiano. Pour s’en tenir à l’alinéa 3 de l’article 1384 dans le Code Napoléon, l'article vise à mettre un tel faisceau d'origines en perspective, tout en mesurant l'apport de Domat et de Pothier quant à l'avènement d'un principe général de responsabilité du fait d'autrui en droit civil en droit moderne. On sonde notamment la manière dont Domat a généralisé un régime que le droit romain avait instauré à l’encontre d’une catégorie socioprofessionnelle particulière, les marins, les aubergistes et les maîtres d’écurie, obligés selon le droit prétorien à raison de la garde des choses reçues ("recepta") de leurs clients, « leurs hardes et leurs équipages », ainsi que l’écrit joliment le célèbre avocat du droit