Le dialogue entre société civile, gouvernement et forces de l’ordre sur les questions de sécurité : leçons tirées des expériences de facilitation belges au Burundi et en République centrafricaine

Cette étude de cas porte sur deux expériences, étudiées de près par le GRAPAX, ayant généré un dialogue inédit entre acteurs du secteur de la sécurité dans deux pays d’Afrique centrale. La première a été menée au Burundi, et a pris la forme de l'organisation par l'université d'un dialogue inédit entre autorités publiques, forces de défense et de sécurité, et société civile, sur la question de la gouvernance et de la sécurité humaine. Dans cette première expérience, c'est l'université qui a pris l'initiative d'amorcer ce dialogue (par ailleurs salué, et attendu, par l’ensemble de la société burundaise représentée), dans un partenariat académique entre l’Université du Burundi et le GRAPAX. La DGCD, dont l’initiative rencontrait l'agenda au Burundi, a été sollicitée et a effectivement pris une part active dans un processus qui est resté académique (trois journées de réflexion), tout en débouchant sur des perspectives de suivi très concret et à plus large envergure. En effet, les questions traitées ont été intégrées dans un cadre préexistant de concertation bimensuelle entre ONG locales et internationales, avec la présence des bailleurs de fonds comme observateurs. Elles se concrétisent également par un engagement croissant, et la prise de mesures concrètes, de la part de la coopération belge en appui aux autorités burundaises dans le domaine de la sécurité. La seconde a été menée en République centrafricaine, dans une dynamique inverse en termes de recherche en appui à la politique. En effet, c'est la DGCD qui a fait appel au GRAPAX pour la soutenir dans le rôle très proactif qu'elle a joué en appui aux autorités centrafricaines (à leur demande expresse) dans l'organisation du premier séminaire national de haut niveau sur la réforme du secteur de la sécurité. Ce séminaire, salué par le Secrétaire général des Nations unies comme une première sur le continent africain, a redéfini tout l'agenda politique de la RCA et de ses partenaires internationaux sur cette question particulièrement délicate de la réforme des institutions qui, au sens large, contribuent à établir la sécurité comme condition d’un développement durable. Dans les deux cas, nous analyserons la manière dont la délicate question du secteur de la sécurité —et de sa réforme— ont été abordées dans deux pays sortant d'un conflit, par ses acteurs clés et dans une optique inclusive (puisqu’elle rassemble autorités, société civile, et acteurs directs de la sécurité), avec un rôle particulier joué par la coopération belge d'une part, et les universités d'autre part. Nous traiterons aussi de la question spécifique de l’appropriation (ownership) dans le secteur de la sécurité, et du rôle de médiation dans ce cadre que peut jouer un tiers, en l’occurrence, la coopération belge et/ou les universités