Prise en charge de la schizophrénie à début précoce en situation transculturelle : entre urgence médicale et urgence du lien, étude qualitative du point de vue de proches et soignants

IntroductionLa durée de psychose non traitée est une mesure importante associée au pronostic de schizophrénie. Le phénomène de migration constitue une vulnérabilité dans le développement d’une psychose. Cette étude s’est intéressée à la rencontre entre proches de patient et pédopsychiatre dans le contexte de la prise en charge de la schizophrénie à début précoce en situation transculturelle.ObjectifL’objectif de ce travail est de mieux comprendre les mécanismes qui pourraient expliquer, chez les patients en situation transculturelle, une durée de psychose non traitée allongée pour mieux y répondre.MéthodeTrois proches de patients atteints de schizophrénie à début précoce (DSM-5) en contexte transculturel et de migration et deux pédopsychiatres ont été inclus dans une étude qualitative. Ils ont été interviewés au moyen d’un questionnaire semi-structuré.RésultatsLes deux patients dont les proches ont été inclus étaient de sexe masculin. Au moment de l’étude, ces patients avaient 18 et 23 ans, pour un âge de début de la maladie à 13 et 17 ans respectivement. Les durées de psychose non traitées retrouvées étaient 18 et 36 mois respectivement. Les mécanismes qui pourraient expliquer chez les patients en situation transculturelle une durée de psychose non traitée allongée sont les difficultés de compréhension entre le savoir expert médical et le savoir des familles notamment leur représentation de la maladie. Cette incompréhension, la stigmatisation de la psychiatrie et une barrière de la langue perçue par les professionnels peuvent fragiliser des liens thérapeutiques, et ainsi modifier le parcours de soins