Numériser les œuvres, renouveler les approches ? L’histoire de l’estampe à l’ère numérique

International audienceThis article proposes to reflect, through the specific case of prints, on the extent to which the digitisation of heritage is transforming research practices in art history. The massification of available reproductions, more and more often in HD, should not make us forget that only a small part of the collections is currently digitised. By exposing the digitisation practices and policies implemented by institutions, the aim is to provide keys for better understanding and exploiting the collections made available on the web.By questioning the changes in the relationship to the work that its reproduction implies, we will demonstrate the complementarity of physical and digital access to artefacts. Indeed, digitizations do not constitute a "neutral" double of the original, but tend to privilege the legibility of visual content to the detriment of indices of materiality. Finally, we'll look at how art historians handle these digital files: do the new possibilities offered by the screen interface have an impact on the way they write?Cet article se propose de réfléchir, à travers le cas spécifique de l’estampe, en quelle mesure la numérisation du patrimoine transforme les pratiques de recherche en histoire de l’art. L’augmentation des reproductions disponibles, de plus en plus souvent en haute définition, ne doit pas faire oublier qu’une petite partie seulement des collections est aujourd’hui numérisée. En exposant les pratiques et politiques de numérisation mises en œuvre par les institutions, il s’agira de fournir des clés pour mieux comprendre et exploiter les corpus mis à disposition sur le web.Interrogeant les modifications du rapport à l’œuvre qu’implique sa reproduction, on démontrera la complémentarité des accès physique et numérique aux artéfacts. En effet, les numérisations ne constituent pas un double « neutre » de l’original mais tendent à privilégier la lisibilité du contenu visuel au détriment des indices de matérialité.Enfin, l’on s’interrogera sur les gestes de l’historien et de l’historienne de l’art lorsqu’ils manipulent ces fichiers numériques : les possibilités nouvelles offertes par l’interface de l’écran ont-elles un impact sur les modalités d’écriture