Extension du musée Fenaille, Rodez (Aveyron) : rapport de fouille

Le projet de rénovation et d'extension du Musée Fenaille de Rodez est à l'origine de cette fouille de sauvetage archéologique. Le futur musée est situé dans un secteur particulièrement sensible du centre ville, où ont été réalisées plusieurs interventions archéologiques, ces dernières années. Le projet concerne des parcelles situées d'une part à l'angle sud-est du forum antique de Segodunum (mis en évidence lors des fouilles de la place Eugène Raynaldy, en 1990 et 1993) et d'autre part en bordure du Bourg médiéval (une partie de la place du Bourg a été fouillée en 1997), à la périphérie de l'Hôpital du Pas, dont la première mention remonte à 1190, et ainsi que sur l'emplacement de la maison à colombage d'époque moderne dite "four du Passet" (une partie des caves ont été fouillées en 1992).A l'issue des fouilles, des vestiges d'époques antique, médiévale et moderneont été mis au jour. Deux fondations de murs d'une construction monumentale antique et une portion d'égout présentent la même orientation générale (nord-est sud-ouest). Ces trois éléments parallèles s'organisent d'est en ouest de la manière suivante : l'égout puis les deux murs espacés de 3 m.Les deux murs sont parementés avec des moellons en grès liés avec un mortier clair. Le mur occidental d'une épaisseur de 1,10 m, est conservé sur 60 cm de hauteur, soit environ 4 assises et sur une longueur de 10,5 m. Le mur oriental est légèrement plus étroit, mesure 0,90 à 1 m de large. II est conservé sur une longueur de 8 m. II n'y a pas de relation physique directe entre les deux ensembles. La nature précise de ces structures reste donc pour l'instant incertaine : espace fermé de type basilical ou bâtiment privé longeant le bord méridional du forum ?Les vestiges de la période médiévale, fortement perturbés par l'aménagementdes sous-sols du bâtiment Galibert, correspondent à deux ensembles distincts. Il s'agit tout d'abord, de onze sépultures auxquelles succèdent des structures datant du Bas Moyen Age, isolées les unes des autres : fosses, puits et lambeaux de murs. Les sépultures n'ont pas été fouillées. Un simple repérage ainsi qu'un relevé et un démontage rapide des structures ont été réalisés, selon les prescriptions scientifiques du Service Régional de l'Archéologie de Midi-Pyrénées. Les sépultures sont de deux types : sépulture avec aménagement et sépulture sans aménagement. Quatre sépultures sont aménagées d'un coffre de dalles peu épaisses, en gneiss ou en grès et d'une couverture en dalle fine de grès. Deux sépultures sont sans aménagement avec un creusement ovale et de forme plus ou moins anthropomorphique. Cinq sépulturespartiellement détruites var le creusement de la cave, sont à peine visibles et difficilement identifiable ; Elles ont été repérées grâce à. quelques ossements encore en connexion, notamment les membres inférieurs. La datation et l'origine de ces deux groupes de sépultures restent pour l'instant obscures. L'époque moderne est essentiellement marquée par la présence d'un dépotoir culinaire dans la cave de la maison du four du Passet, déjà connu par les fouilles antérieures.L'ensemble de ces nouvelles données archéologiques apporte quelques éléments de réflexion sur l'organisation de la trame urbaine antique de ce secteur ainsi que sur l'utilisation de cet espace, proche de la place du Bourg, en tant que cimetière