Relever le gant: Aux origines d’une image iconique, le podium des Jeux olympiques de Mexico (1968)

National audienceOne of the most famous images of the 20th century is that of the men’s 200-meter podium at the Mexico Olympics (1968). Tommie Smith and John Carlos raised their fists to protest against the condition of Blacks in the United States. This article aims to evoke the militant origins of this gesture, the result of a dissenting politicization process that began on the university campus of San Jose State College, in the context of student unrest across the country and the success of the Black Power movement. The “revolt of the Black athlete” soon transferred from the university scene to the Olympic scene, which increased the stakes in the struggle. Smith and Carlos’s gesture turned out to be the unexpected outcome of a mobilization that seemed to be losing momentum. At the time, it provoked contrasting reactions, but today it is still widely recognized.Le podium du 200 mètres masculin des Jeux olympiques de Mexico (1968) est l’une des images les plus célèbres du xxe siècle. Tommie Smith et John Carlos lèvent le poing pour protester contre la condition faite aux Noirs aux États-Unis. L’article se propose d’évoquer les origines militantes de ce geste. Il résulte d’un processus de politisation contestataire qui prend naissance sur le campus de San Jose State College (Californie), dans le contexte d’un mouvement étudiant dynamique à l’échelle du pays, et du succès rencontré par le mouvement du Black Power. La « révolte de l’athlète noir » se transfère bientôt de la scène universitaire à la scène olympique, ce qui provoque un élargissement des enjeux de la lutte. Le geste de Smith et Carlos se révèle être l’aboutissement inattendu d’une mobilisation qui semblait en perte de vitesse. Il suscite à l’époque des réactions contrastées, mais fait aujourd’hui l’objet d’une large reconnaissance