Représentations de la figure du pouvoir à l’écran dans le film d’animation arabe.

International audienceLa représentation du pouvoir dans les arts visuels en général et dans le cinéma en particulier demeure une entreprise assez complexe et souvent risquée sous les régimes politiques de type dictatorial. Les artistes sont confrontés au contrôle et à la censure sous ses différentes facettes – institutionnelles, économique, autocensure, etc. – qui se manifestent à toutes les étapes du processus de création de l’œuvre, et ce jusqu’à sa diffusion.L’image « directe » et directement reconnaissable du chef en fonction est quasi-absente dans les œuvres cinématographiques dans le monde arabe avant 2011, à l’exception d’œuvres de propagande du régime. Les cinéastes d’animation ont eu recours à plusieurs procédés, artifices et détours pour dresser le portrait du dictateur. L’animation, en raison de sa nature synthétique et de son rapport complexe au réel, échappe plus facilement à la censure.Cependant et avec lesdits Printemps arabes, nous assistons à une forme de désacralisation du pouvoir, marquant un point de rupture dans la manière de porter ses représentants à l’écran.Sanctifiés jusqu’au tournant de janvier 2011, les chefs politiques, président et leader se voient déchus de cette « aura » en même temps que de leur pouvoir.Dans cette intervention nous nous proposons d’interroger les représentations du pouvoir via sa figure suprême (chef d’État, monarque, leader) en nous appuyant sur un corpus de films d’animation réalisés entre 1974 et 2014. L’objectif serait de révéler la corrélation entre les modes et formes de représentations et les moments historiques et crises majeures que traversent ces sociétés