Les Abourés, tout comme leurs apparentés voisins les Sanwis, sont une entité ethno-sociale « fermée » avec une perception élitiste de leur relation aux autres. Ils constituent aussi une sociosphère marquée par un sentiment d’autochtonie très ancré et historiquement construit à travers le lien foncier. Cette contribution montre comment l’idéologie autour de la terre chez ce peuple, renseigne sur les acceptions locales du territoire, et comment celles-ci intègrent l’altérité à son espace social, dans une Côte d’Ivoire en proie à un passif identitaire non encore soldé. Pour ce faire, l’étude emprunte une démarche sociologico-historique fondée sur l’observation participante, la « lecture à rebrousse-poil » couplée à l’examen critique de la docu...