La nouvelle gestion publique au Maroc entre la liberté de gestion et l'obligation du contrôle

La réforme de l’administration publique, dans ses différents aspects : gestion budgétaire, gestion publique, procédures administratives, digitalisation, gestion des ressources humaines, constitue, ces dernières décennies, une thématique récurrente à l’échelle mondiale. En effet, tous les pays ont entamé des réformes visant la modernisation de leur administration. On assiste à l’essor d’un nouveau paradigme de la gestion publique sous différentes appellations : « new public management », nouvelle gestion publique, gestion axée sur les résultats, gestion par objectif, gestion de la performance publique. Il s’agit de passer d’une gestion publique axée sur une logique de moyens et une responsabilité de régularité à une gestion axée sur une logique et une responsabilité de performance. Au cœur de ce changement stratégique se situe la problématique de la conciliation en l’objectif de la liberté de gestion et l’obligation du contrôle. La nouvelle gestion publique vise la responsabilisation des gestionnaires publics sur les résultats et les performances atteints ; et en contrepartie de cette responsabilisation, ces gestionnaires jouissent d’une grande marge de manœuvre et d’une grande liberté de gestion. Cela implique la réforme des dispositifs des contrôles exercés sur la gestion publique : allègement du contrôle à priori et renforcement du contrôle à postériori, rationalisation du contrôle de régularité et développement du contrôle de la gestion et de la performance. Cet article vise à montrer cette problématique de la conciliation entre la liberté de gestion et l’obligation du contrôle, dans la nouvelle gestion publique amorcée au Maroc depuis le début du nouveau siècle, confirmée par la dernière constitution de 2011 et consolidée par la dernière réforme de la loi organique relative à la loi de finances de 2015. Mots clés : nouvelle gestion publique, liberté de gestion, responsabilisation, contrôle Type de l’article : article théorique Classification JEL : H61The reform of public administration in its various aspects: budget management, public management, administrative procedures, digitization, human resources management, has been a recurring theme in recent decades worldwide. Indeed, all countries have attempted reforms aimed at modernizing their administration. We are witnessing the rise of a new paradigm of public management under different names: new public management, results-based management, management by objective, public performance management. It is a matter of moving from public management based on the logic of resources and a responsibility for regularity to management based on logic and accountability for performance. At the heart of this strategic change lies the issue of reconciliation with the objective of freedom of management and the obligation of control. The new public management aims to make public managers accountable for the results and performance achieved; and in return, for this accountability, these managers enjoy a great deal of leeway and great freedom of management. This involves reforming the control systems exercised over public management: reducing ex ante control and strengthening ex post control, rationalization of regularity control and development of management and performance control. This article aims to show this problematic of the reconciliation between the freedom of management and the obligation of control, in the new public management initiated in Morocco since the beginning of the new century, confirmed by the last constitution of 2011 and consolidated by the last reform of the organic finance law of the 2015. Keywords: new public management, freedom of management, accountability, control Paper type: Theoretical Research JEL Classification : H6