Inclusion financière de proximité et capacités réelles d'actions des femmes rurales

L’objectif de ce papier est d’analyser l’impact des services financiers de proximité sur l’évolution des capacités réelles d’actions des femmes rurales. Il s’agit de voir comment l’inclusion financière des femmes en tant que stratégie de lutte contre la pauvreté contribue en plus de la création de revenus, à l’évolution d’un potentiel d’actions pour améliorer leur statut social. En s’appuyant sur les modèles d’analyse de l’autonomisation des femmes de Kabeer (2005) et Mayoux (2006), cette recherche a adopté la méthode qualitative pour apprécier l’évolution des capacités réelles d’action des femmes rurales à partir de l’inclusion financière. A cet effet, les représentations, les connaissances, et les pratiques des femmes ont été valorisées à partir d’une enquête de terrain qui a couvert 180 femmes de 36 GEC répartis dans 9 collectivités territoriales de 3 régions du Sénégal. L’étude révèle que l’inclusion financière de proximité garantit aux femmes rurales un accès à l’épargne et au crédit qui sont à un niveau acceptable pour soutenir leur empowerment économique. L’inclusion financière favorise aussi une évolution des capacités réelles d’action et une amélioration du statut social des femmes rurales. L’autonomisation des femmes rurales peut donc s’appréhender avec les capacités réelles d’action produite par l’accès aux services financiers. Toutefois, le potentiel d’action, suscité par l’inclusion financière n’est pas à un niveau capable de favoriser, une déconstruction des relations de genre. Il est donc opportun de prendre en charge les aspirations des femmes rurales avec la réforme des stratégies d’équité de genre afin que les capacités réelles d’action produites par l’inclusion financière puissent favoriser un changement social. En plus, l’accompagnement institutionnel des dispositifs, la formation et l’alphabétisation fonctionnelle pourraient agir positivement sur le potentiel d’actions et le statut social des femmes rurales