Étude du génie végétal méditerranéen comme piste d'adaptation au futur bioclimatique sur le bassin rhodanien

Constatant la progression des invasions biologiques sur les berges du bassin versant (BV) du Rhône inférieur, déjà bien dégradées, et la difficile reprise des ouvrages de génie végétal (GV) censés y répondre, la CNR veut s’inspirer de ripisylves et ouvrages de GV méridionaux afin d’anticiper la remontée du climat méditerranéen sur tout le BV, avec notamment l’intensification des sécheresses. À travers des entretiens et visites de ripisylves naturelles et d’ouvrages, nous avons analysé 90 retours d’expérience de GV du bassin méditerranéen, en France et en Espagne afin d’identifier d’éventuels facteurs de dégradation et décrire les pratiques, espèces, et techniques d’adaptation aux changements globaux. La moitié présentent des fascines de saule en pied de berge. Les facteurs d’échecs relevés sont similaires à ceux répertoriés ailleurs en France : âge de l’ouvrage, ombrage, concurrence…, avec une différence concernant l’ennoiement, le manque d’eau étant plus limitant. Pour pallier aux sécheresses, certains utilisent des rétenteurs d’humidité (boudins de coco, paillage avec hydrorétenteur), limitent la concurrence végétale ou réalisent leurs plantations à l’automne, avec des génotypes locaux adaptés. Au niveau espèces, les occurrences de leur utilisation sur les ouvrages de GV ont été couplés à des critères autécologiques et de résistance permettant de lister celles qui sont les plus adaptées à des conditions sèches, et de proposer des profils standards de berge de GV, synthèse incluant aussi les techniques suscitées. Des expérimentations in et ex-situ pourront à l’avenir confirmer leur pertinence