La production vivrière durable face à l'impact environnemental et sanitaire de l'adoption paysanne des herbicides : une étude de cas dans la sous-préfecture de N'Guessankro en Côte d'Ivoire

Les cultures vivrières en Côte d’Ivoire sont de plus en plus confrontées à l’usage intensif des herbicides. Leur utilisation accrue soulève des interrogations sur la vulnérabilité des ressources naturelles et des populations rurales. À N’Guessankro, localité du centre de la Côte d’Ivoire, l’adoption du désherbage chimique impacte négativement l’environnement et la santé des populations. La présente contribution vise à analyser les risques sanitaires et environnementaux liés à l’usage à outrance des herbicides par les agriculteurs de N’Guessankro et leur impact sur la culture vivrière durable. L’étude s’est appuyée sur une approche qualitative et quantitative. Des entretiens individuels, des focus group avec les catégories socio-professionnelles impliquées dans la production vivrière et un questionnaire administré aux actifs agricoles ont été effectués. Les résultats montrent que les producteurs sont de plus en plus dépendants des herbicides à cause des nombreux avantages qu’ils procurent malgré les risques encourus. L’usage abusif des herbicides présente par ailleurs des risques sanitaires élevés pour les agriculteurs et a un impact significatif sur l’ensemble des agroécosystèmes. Ces aléas proviennent des connaissances superficielles du mode d’utilisation des herbicides. En conséquence une assistance basée sur la formation, la sensibilisation et le suivi technique des agriculteurs, permettra de réduire les risques sanitaires et environnementaux liés à l’usage généralisé des herbicides et favorisera une agriculture vivrière durable