Mobilité et transformation des modes de vie ouvriers

Mobility and change in workers' ways of life. (E. Campagnac, p. 80-89) The number of workers being picked up daily by Dunkerque firms has very much increased since the establishment of Usinor's iron and steel works and so has the geographical area of the picking up since it now stretches to the Calais region and the Pas-de-Calais coal basin. Considered to be a remedy to the scarcity of dwellings and of skilled labour in Dunkerque' s agglomeration, this picking up network organised by firms should have been reduced once housing and training had reached the quantitative standards sought : all the more so since 1975 when unemployment developed in Dunkerque even among skilled labour. Instead of being reduced, picking up networks have on the contrary further developed since they in fact meet the logics of the firms' creation of a «labor basin», not only at the scale of the town and its outskirts but at the regional scale. The author seeks a link between these moving practices widely spread among workers and the other components of their ways of life. There are in fact different ways of life among workers and their determining factors are here brought forward : the individual's place in the division of labour, his kind of qualification (workmen by trade/ «fordian» workmen ) ; the former social structuring of the regional space now belonging to the labor basin of the big firms in Dunkerque. Mobility phenomena are thus approached from the point of view of their determining factors as related to a way of life. If «way of life» is to be defined as the relation between consumption practices and production practices, it must be pointed out that the former are not immediately and mechanisticly determined by the latter.Le ramassage journalier de la main-d'œuvre ouvrière par les entreprises de Dunkerque a pris une ampleur considérable, notamment avec l'implantation de l'usine sidérurgique Usinor, à la fois quantitativement et spatialement, puisque les réseaux de ramassage s'étendent à la région calaisienne et au bassin minier du Pas-de-Calais. Considéré comme un remède à la pénurie de logements et de main-d'oeuvre qualifiée dans l'agglomération urbaine de Dunkerque, on s'attendait, une fois les objectifs quantitatifs de logements et de formation atteints, à une réduction des réseaux de ramassage organisés par les entreprises ; a fortiori depuis 1975, où le chômage se développe à Dunkerque et atteint les ouvriers qualifiés. Or, les réseaux de ramassage, loin de se réduire, se sont au contraire confortés, car en fait ils répondent à une logique de la formation de «bassins de main-d'œuvre» par les entreprises, non plus seulement à l'échelle de la ville et de sa périphérie, mais à l'échelle régionale. L'auteur cherche à articuler ces pratiques de déplacements, largement répandues chez les ouvriers, aux autres éléments constitutifs du mode de vie ouvrier. Sont mis en lumière les déterminants qui permettent de distinguer en fait des modes de vie ouvriers : la place des individus dans la division du travail, la nature et le type de qualification (ouvriers de métier/ouvriers «fordiens») ; la structuration sociale antérieure de l'espace régional aujourd'hui compris dans le bassin de main-d'œuvre des grandes entreprises dunkerquoises. Ainsi, pour l'approche des phénomènes de mobilité, il est possible de relier les déterminants des déplacements à un ensemble de pratiques : le mode de vie. Si on le définit comme une articulation des pratiques de consommation aux pratiques de production, il importe de souligner qu'il n'y a pas détermination immédiate et mécaniste des premières par les secondes.Mobilidad y transformación de los modos de vida obreros. (E. Campagnac, p. 80-89). Con la planta siderúrgica Usinor, el número de obreros que pasan a recoger diariamente las empresas de Dunkerque ha aumentado considerablemente , como así también su área de reclutamiento, ya que se extiende ahora a la región de Calais y a la cuenca minera del Pas de Calais. Considerado como un paleativo a la escacez de viviendas y de mano de obra calificada en la aglomeración urbana de Dunkerque, se hubiera podido pensar que una vez alcanzados los objetivos cuantitavos en cuanto a vivienda y formación, este fenómeno iría desapare- ciendo. Y sin embargo se observa precisamente lo contrario y a que responde a la lógica de formación de una «cuenca de mano de obra» por parte de las empresas, no sólo a escala de la ciudad y sus alrededores sino a escala regional. El autor pone aquí en relación este hábito de desplazarse para ir de la vivienda al trabajo, tan corriente entre los obreros, con los otros elementos constitutivos de su modo de vida. Señala los factores determinantes que permiten distinguir en realidad varios modos de vida obreros : el lugar de cada individuo en la división del trabajo, su tipo de calificación (obreros de oficio ¡obreros «for dianos» ) ; la estructuración social del espacio regional antes que se transformara en la fuente de mano de obra de las empresas de Dunkerque. Los fenómenos de mobilidad pueden así ser estudiados a partir de sus factores determinantes en relación con un conjunto de hábitos : el modo de vida. Si se lo define en tanto relación entre los hábitos de producción, conviene señalar que no hay determinación immediata y mecanista de aquellas por éstas.Campagnac Elizabeth. Mobilité et transformation des modes de vie ouvriers. In: Les Annales de la recherche urbaine, N°1, 1978. pp. 80-89