L’expérience religieuse donc Paul se fait le témoin provoque une redéfinition l’existence dans le monde et implique une compréhension originale du corps. Pour le montrer, l’article interroge cinq textes des épîtres pauliniennes : 2 Co 12,1-10 ; 1 Co 6,12-20 ; 1 Co 15,35-50 ; Ga 5,13-25 et Rm 8,1-16. Selon Paul, l’être humain est prisonnier de la « chair » — ici au sens de puissance négative — ce qui ne signifie évidemment pas qu’il est prisonnier de son corps. La réflexion paulinienne s’adosse en effet à une théologie de l’incarnation qui conduit à une prise au sérieux de l’expérience du corps. Elle consiste à habiter pleinement le monde en lien avec une altérité transcendante qui a la particularité d’avoir lui-même habité un corps de chair...