La fraude intrinsèque à l’économie de marché rend son éthique illusoire

Le manque d’éthique financière désavantage tout le monde. Sans sauve­tage public, la crise bancaire aurait coulé l’économie de marché en 2009. Le coût de l’irresponsabilité financière (l’aléa moral) est transféré aux États et aux ci­toyens. Les prêts subventionnés aux banques pénalisent l’épargne et les pensions. La croissance, l’emploi, les recettes fiscales, les services publics et la protection sociale sont dégradés. Malgré des scandales et des procès médiatisés, les lanceurs d’alerte subissent des représailles, tandis que l’impunité des fraudes et la com­plicité du pouvoir dominent, en France (Vivendi, Altran, Truffle Capital…), en Suisse (Julius Baer, Sarazin, BNS…) ou aux États-Unis (Bernard Madoff…). La collusion entre les pouvoirs publics et la finance explique leur connivence. L’auto­régulation est un échec tandis que la réglementation est dictée par les lobbies bancaires dans leur intérêt, au détriment des citoyens. La fraude intrinsèque à l’économie de marché rend son éthique illusoire.The lack of financial ethics hurts everybody. Without public bailout, the banking crisis would have sunk the market economy in 2009. The cost of financial irresponsability (moral hazard) is trasnfered to states and citizens. Subsidized loans to banks harm savings and pensions. Growth, employment, tax revenues, public services and social protection are downgraded. Despite some mediatized scandals and trials, whistleblowers undergo retaliation, whereas fraud impunity and power complicity dominate, as in France (Vivendi, Altran, Truffle Capital...), Switzerland (Julius Baer, Sarazin, BNS…) or the United-States (Madoff...). Collusion between public powers and finance explain their complicity. Autoregulation is a failure while banking lobbies dictate regulation according to their interest, to the detriment of citizens. The intrinsic fraud of the market economy renders its ethics illusory