The study of theoretical support of psycho-behavioral health interventions on the example of smoking cessation

Contexte : De nombreux auteurs et guides spécialisés recommandent l'utilisation d'interventions comportementales en santé fondées sur un modèle théorique en avançant des arguments comme (1) l'aide dans la sélection pertinente de techniques psycho-comportementales associées à une théorie, (2) les liens de causalité entre les concepts utilisés dans une théorie, (3) le suivi des bénéficiaires lors des différentes phases de l'intervention et (4) l'interprétation des résultats positifs ou négatifs associés à l'intervention. La thèse interroge ce fondement des interventions non médicamenteuses sur un modèle théorique de changement comportemental à partir des données d'études cliniques comparatives ciblées sur l'arrêt du tabac. Méthode : La première étude a été conduite selon le format d'une revue exploratoire des essais randomisés contrôlés disponibles dans la littérature. Cette revue a évalué la fréquence d'utilisation d'une intervention théoriquement ancrée et décrite de changement de comportement dans 396 interventions psychologiques visant l'arrêt de tabac. La deuxième étude a comparé l'efficacité des interventions théoriques et des interventions a-théoriques sur la base de 411 interventions comportementales visant l'arrêt du tabac évaluées dans les derniers essais randomisés contrôlés. Les analyses ont été réalisées à l'aide du logiciel R par des modèles linéaires généralisés. Résultats : La première étude montre que parmi les 396 interventions identifiées, seules 48.5% (n=192) étaient basées sur un modèle théorique de changement de comportement, dont 140 mono-théoriques et 52 multi-théoriques. La théorie la plus utilisée avec 59% des cas (n=113) était le Modèle Transthéorique de Prochaska et DiClemente (1983). La deuxième étude montre que les interventions adossées à au moins une théorie ne sont pas plus efficaces que les interventions a-théoriques pour l'arrêt du tabac mesuré par un marqueur biologiqu e et sont moins efficaces par mesure auto-rapportée. Le nombre de théories employées dans une intervention comportementale n'influe pas de manière significative sur l'efficacité de l'intervention. L'effet de la théorisation de l'intervention et de sa mention explicite dans la publication sur l'arrêt de tabac n'est pas modifié par l'ajout d'un traitement médicamenteux (e.g., substitut nicotinique, bupropion), sauf pour l'arrêt biologiquement rapporté en post-intervention, où l'effet de l'ancrage théorique est augmenté par le traitement médicamenteux. Conclusion : La thèse montre, contrairement à un postulat souvent admis, que l'adossement théorique des interventions psychologiques visant l'arrêt du tabac à travers des études cliniques pragmatiques n'amène pas d'efficacité significativement supérieure aux interventions a-théorique. La thèse propose des pistes explicatives de ces résultats contre-intuitifs et des recommandations sur l'élaboration et la description des interventions dans le domaine des interventions non-médicamenteuses.Context : Authors and expert guides recommend the use of theoretical model-based health behavioural interventions by advancing arguments such as (1) assistance in choice of relevant psycho-behavioural techniques associated with a theory; (2) the establishment of casual links between theoretical concepts used in a theory; (3) screening and follow-up of beneficiaries during the different phases of an intervention and (4) interpretation of positive or negative results of an intervention in relation to the theoretical basis. The thesis questions the foundation of non-pharmacological interventions on theoretical models of behaviour change based on the data from comparative clinical studies focused on behavioural interventions for smoking cessation. Methods : The first study was conducted in the format of a scoping review of randomized controlled trials available in the literature. This review assessed the frequency of use of theory-based and described behavior change interventions in 396 psychological interventions aimed at smoking cessation. The second study compared the effectiveness between theory-based and non-theory-based interventions based on 411 behavioural interventions targeting smoking cessation evaluated in randomized controlled trials. Statistical analyses were conducted within the R-studio software using generalized linear model estimations. Result : The results obtained in the first study showed that out of 396 interventions, only 48.5% (n=192) were based on at least one theoretical model of behavioral change, of which 140 interventions were mono-theoretical and 52 interventions poly-theoretical. The transtheoretical model of behavioral change by Prochaska and DiClemente (1983) was the most used theory present in 113 theoretical interventions out of 192 (59%). The results of the second study showed, that theory-based interventions were not more effective than a-theoretical interventions for smoking cessation for biologically validated abstinence, and were less effective for self-reported smoking abstinence. The number of theories employed in a behavioral intervention did not significantly influence the effectiveness of an intervention. The effect of intervention theorization and its explicit mention in the publication on smoking cessation was not moderated by the addition of pharmacological support (e.g., nicotine replacement therapy, medications), except for post-interventional biologically reported abstinence, where the effect of theorization was significantly increased by drug therapy. Conclusion : The thesis shows, that contrary to an often accepted postulate, the presence of theoretical basis in psycho-behavioural interventions for smoking cessation evaluated in pragmatic clinical studies, does not lead to a significantly higher effectiveness of interventions than the absence of theory