Le mythe de Médée au cinéma : l'incandescence de la violence à l'image

Medea, an influential and eminently problematic figure of Greek mythology, cristal izes a plurality of images revelatory of incandescent violence. It is linked to barbaric and dionysiac cruelty with a Passion as its starting point. Medea's myth by passing in our time from the myth to theatric of cinematographic rituals makes us aware of its intrinsic cruelty. In our "screen-memories" Medea embodies trangressive passion from the Naples frescoes to the iconic representations by great women tragedians (Katina Paxinou, Melina Mercouri, Maria Casarès, Maria Callas). In the 19th century the violence of the Medean "gestus" was manifested in A. Feuerbach's pictures (1870) filmically reencoded by Oskar Messter (Medea, 1913 after Grillparzer's drama). Toi day the "Iconostasis" linked to the figure of Medea evinces a return to the "barbaric" origins of ancient tragedy with Dreyer's scenario, Pasolini's operatic film, the oniric sequences of the Sleep of Reason (U. Stôckl), the theatrical scenes of A Dream of Passion (Cri de Femme de J. Dassin), our video tragic oratorio Medea Requiem after Seneca or the video editing presented at the symposium. The myth of Helio's granddaughter thus sends us back to an aesthetic of violence and to an "apocalyptic" resurgence of the dionysiac.Médée, figure rayonnante de la mythologie grecque, éminemment problématique, cristallise des images plurielles où se révèle l'incandescence de la violence. Liée à la cruauté barbare et dionysiaque, elle a pour point de départ une Passion. Le passage du mythe de Médée aux rites théâtraux et cinématographiques à notre époque nous permettent de prendre conscience de l'ambiguïté de sa cruauté "dionysiaque". Dans nos "souvenirs-écrans" Médée incarne la passion transgressive, des fresques du musée archéologique de Naples aux documents iconiques de grandes tragédiennes comme Katina Paxinou, Melina Mercouri, Maria Casarès et Maria Callas. Au XIXe siècle, la violence du "geste" apparaît dans les tableaux d'A. Feuerbach (1870), réencodés filmiquement par Oskar Messter (Medea, 1913, d'après F. Grillparzer). L'" Iconostase" médéenne opère un retour aux origines "barbares" de la tragédie avec le scénario de Dreyer, le film-opéra de Pasolini, les séquences oniriques du Sommeil de la Raison (U. Stôckl), les scènes euripidiennes de A Dream of Passion {Cri de Femme de J. Dassin), notre oratorio tragique Medea Requiem (video d'après Sénèque) et le document video de montage présenté au colloque. Le mythe de la petite-fille d'Hélios nous renvoie ainsi à une esthétique de la violence.Mimoso-Ruiz Duarte. Le mythe de Médée au cinéma : l'incandescence de la violence à l'image. In: Pallas, 45/1996. Médée et la violence. pp. 251-268