Dionisio de Halicarnasso y la tradicion sobre el fundador de Roma

In agreement with the greek historical concepts, Dionysius of Halicarnassus - and in general all the ancient authors - model the Romulus figure like an oikistés, giving him all the founder's aspects. But the main part of these they were already attributed for the tradition to Tarquinius Priscus, who we have to consider as the true « founder » of Rome. In fact, the romulization of the 6th century B.C. characteristic elements obey to the necesity for define the founder's figure, but it is not manifestation of anti- etruscan tendencies.La thèse de D. Musti est que beaucoup d'aspects de la romanisation étrusque ont été attribués par les anciens aux rois nationaux, notamment à Romulus ; tandis que Tite-Live semble adopter une position plus « étrusquisante », Denys d'Halicarnasse détache plus volontiers les origines de Rome de l'influence étrusque. Par souci de lier les origines de Rome à la Grèce, l'annalistique a modifié volontairement ou inconsciemment l'histoire antique de Rome. Denys répète volontiers la formule hellénikon te kai arkhaion appliquée à Rome, présentant celle-ci comme une cité d'origine grecque. Cependant, s'il faut adopter, en gros, les thèses de D. Musti, on doit admettre que D.H. dépend d'une tradition antérieure et on ne peut reconnaître en lui une tendance grécisante et antiétrusque qui animerait son œuvre ; de plus, l'attitude de Tite-Live n'est pas, en gros, tellement éloignée de celle de Denys ; d'autre part, celui qui est dépouillé, c'est Tarquin l'Ancien, unanimement respecté par la tradition. Il faut chercher dans ce transfert une autre raison que le désir de « désétrusquiser » l'histoire primitive des origines de Rome. Musti voit la preuve de cette tendance dans plusieurs éléments. Alors que l'affrontement entre Tarquin l'Ancien et Attius Navius a été habituellement senti comme une tendance antiétrusque de l'annalistique, il faut y voir une lutte entre un monarque réformiste et une opposition conservatrice. Pour Musti, l'expression (originale) de D.H., neôteroi patrikioi serait la traduction grecque des minores gentes latins ; alors que la tradition accorde leur création à Tarquin l'Ancien, D.H. les fait remonter au règne de Romulus. En fait, l'expression de D.H. a deux sens : tantôt elle marque la différence entre les Sénateurs anciens et les plus récents, tantôt elle correspond, dans un contexte républicain, à iuniores patrum. Musti identifie les ludi Romani avec les grands jeux annuels offerts par A. Postumius et plus tard confirmés par le Sénat ; cette fête, riche d'éléments grecs, marque une volonté de désétrusquisation de l'histoire archaïque de Rome ; mais cette identification, malgré l'appui donné à la thèse de Musti par J.-P. Thuillier, est loin d'être certaine pour plusieurs raisons : notamment, D.H. a pu confondre les ludi Romani et les Feriae latinae. Les diverses tendances de l'annalistique ont diminué l'importance de Tarquin l'Ancien en faveur des rois nationaux sur trois points principaux : l'idéologie du monarque - la création de la cité - l'organisation de la Rome primitive. Les sources sont confuses sur l'organisation du calendrier, ce dont ne parle pas D.H. : les points fixes sont Numa et César ; la majorité accorde à Numa la paternité du calendrier républicain pour l'essentiel ; mais, en fait, la tradition a « anticipé sur Numa un apport de la monarchie étrusque » (P.-M. Martin), ce sur quoi s'accordent les modernes. La tradition fait remonter soit à Romulus, soit à Tarquin l'Ancien la création ou l'introduction à Rome du triomphe ; mais il existe un accord entre les sources pour faire remonter aux étrusques les insignes et les signes du pouvoir ; le fait que les Romains reconnaissaient eux-mêmes cette dette empêche de voir dans cette tradition une désétrusquisation : en particulier D.H. montre nettement comment Tarquin l'Ancien a reçu du peuple et du Sénat les insignes du pouvoir. Tite-Live et D.H. sont d'accord pour signaler les travaux d'urbanisation faits au Forum et les canalisations destinées à empêcher les inondations comme des réalisations importantes du règne de Tarquin ; Denys accorde à Romulus des travaux de défrichement et d'assèchement dans la région du Forum. Sur le problème du pomerium, les évolutions signalées par Tite- Live, Denys et Strabon sont, dans l'ensemble, concordantes. Pour ce qui est de la division de Rome en curies et tribus, D.H. se conforme à la tradition qui la fait remonter à Romulus, comme conséquence de l'union avec les Sabins ; cependant, il s'oppose à Tite-Live en ce qui concerne l'origine politique ou militaire de cette division ; mais, même si cette organisation suppose un pouvoir fort et cadre mieux avec la Rome préservienne, il ne semble pas qu'il faille voir, comme Musti, cette création des tribus liée à l'augmentation de la population étrusque de Rome. Essentiel est le fait que la grande - et la seule - victime de ce processus a été Tarquin l'Ancien ; aussi faut-il considérer ce phénomène de désétrusquisation comme secondaire ; il s'agit avant tout d'une redistribution des aspects fondateurs de Rome. Bien qu'entre Ancus Martinus et Tarquin la succession soit légitime, la figure constitutionnelle du monarque a changé. T. n'est plus un roi inauguratus, ou du moins, son inauguratio est incomplète. Il n'est plus rattaché au Jupiter indo-européen, reflet d'une conception ouranienne de la divinité : le Jupiter auquel il consacre un temple sur le Capitole est un dieu garant d'une nouvelle politique : il est optimus maximus et ses appellations sous la République le privent de toute assimilation avec le monarque. Le triomphe apparaît comme un pilier de la nouvelle idéologie monarchique ; le rituel du triomphe produit un rapprochement entre le monarque et la divinité qui ne peut être romuléen. Le lituus caractérisait le roi primitif ; Tarquin introduit de nouveaux insignes du pouvoir, qui se manifestent surtout dans la cérémonie du triomphe par l'adoption de signes appartenant à Jupiter : cela traduit une nouvelle conception du pouvoir. Même chose pour le calendrier, charpente de la vie de la communauté, dont les cérémonies s'organisent autour du roi ou de son substitut, le flamen dialis : celui- ci existe dès les origines de la cité, mais son évolution montre que la dégradation de l'institution monarchique commence avec Tarquin l'Ancien. Les faits marquants de l'urbanisation, le pomerium, le mundus, la voie sacrée, furent ramenés au fondateur de Rome ; l'organisation politique (curies et tribus, armée, création du Sénat) est ramenée à Romulus ; deux exceptions notables : le cofondateur Numa transforme le castrum de guerriers en une ciuitas aux principes moraux garantis par la divinité ; et les anciens font de Servius Tullius un législateur, protecteur certes des droits de la plèbe, mais surtout, suivant les débuts de la tradition, défenseur d'une politique aristocratique qui s'épanouira sous la République. Les rapprochements entre les légendes touchant les naissances de Romulus et de Servius Tullius montrent que la légende romuléenne vient de la légende servienne. L'archéologie, qui est indépendante des manipulations, montre que c'est sous Tarquin l'Ancien que Rome devient une ville, que furent organisés rationnellement l'espace urbain et l'espace religieux, car c'est lui qui fut le créateur du mundus et du pomerium. Il y a eu donc, à une date fort ancienne, antérieurement aux premiers annalistes, un transfert d'éléments appartenant à l'histoire de Tarquin l'Ancien sur la légende de Romulus et, à un moindre degré, sur Numa et Servius Tullius : passage du fondateur réel sur les fondateurs supposés. La figure de Romulus est antique, mais elle a été modelée postérieurement sur le type de Yoikistès grec (cf. la légende de Caeculus, le fondateur de Préneste : les deux légendes appartiennent au même type traditionnel). Il n'existe pas de légendes de fondation avant le Ille siècle ; les éléments de cette légende sont étroitement liés à Tarquin l'Ancien, ce qui explique les confusions que l'on peut relever dans les traditions postérieures. Tite-Live reprend les traditions officielles sur la fondation de Rome sans leur accorder les développements auxquels on aurait pu s'attendre. D.H. développe le thème du fondateur suivant la tradition grecque ; il refuse les éléments antihéroïques de la tradition latine. Ainsi il fait partie de toute une tradition histonographique grecque fort ancienne, qui culmine à l'époque hellénistique, tradition à laquelle Caton et Vairon ne sont pas étrangers ; il participe moins à une tendance antiétrusquisante qu'il ne met en œuvre ses propres conceptions historiogra- phiques.De acuerdo con los criterios historiograficos griegos, Dionisio de Halicarnaso - y en general todos los autores antiguos - modela la figura de Romulo a partir de la del oikistés, concediéndole todos los aspectos fundacionales. Sin embargo, la mayor parte de estos ultimos estaban ya atribuidos por la tradicion a Tarquinio Prisco, a quien hay que considerar como el verdadero « fundador » de Roma. Por tanto la romulizacion de elementos caracteristicos del siglo VI a. C. no responde tanto a un deseo de desetrus- quizacion, sino sobre todo a la necesidad de définir la figura del fundador asumido.Martinez-Pinna Jorge. Dionisio de Halicarnasso y la tradicion sobre el fundador de Roma. In: Pallas, 39/1993. Denys d'Halicarnasse historien des origines de Rome. pp. 87-110