L'astrologie à Rome : les Astronomiques de Manilius

The author of the Astronomicon Libri proposes to show how astrology, the methods of which he explains, is part of a general conception of the universe, the unity and divinity of which it demonstrates. The presentation of the astrological system, which is the main part of Books II to V, contains many textual difficulties. Nevertheless, the traditional divisions of ancient astrology and the use of methods similar to those employed by other astrologers can be seen in the Astronomicon ,· the absence of a chapter dealing with phnetary influences is certainly due to the fact that the poem is mutilated or incomplete. In this presentation there are clear choices, either the poet' s own choices or those of the sources on which this synthesis between astrology and philosophy depends : preference for a zodiacal or duodecimal system, refusal of any individual prediction, the traditional chapters of universal apotelesmatic astrology being replaced by a scientific approach or by a meditation on fate. The existence of some archaic concepts leads us to think that one or several texts of hermetic origin, cut off from astrological practice, were worked on by Greek thinkers, in early Hellenistic times. This system, transferred to Rome, did not subsequently undergo changes, while astrology itself was used in the service of a new reflection on the fate of man and of the world under the sway of Rome.L'auteur des Astronomiques se fixe pour mission de montrer comment l'astrologie, dont il expose les méthodes, s'inscrit dans une réflexion générale sur l'univers, dont elle prouve l'unité et la divinité. L'exposé astrologique proprement dit, qui forme l'essentiel des Chants II à V, offre de nombreuses difficultés de texte et de sens. On y reconnaît cependant les divisions traditionnelles de l'astrologie antique, et des méthodes comparables à celles des autres astrologues ; l'absence surprenante d'un développement sur les influences planétaires s'explique sans doute par la mutilation ou l'inachèvement du poème. Toutefois cet exposé révèle aussi les choix opérés par l'auteur ou par les sources auxquelles remonte cette synthèse entre astrologie et philosophie : préférence pour un système zodiacal ou duodénaire, refus de tout pronostic individuel, disparition des chapitres traditionnels de l'apotélesmatique universelle au profit de notions scientifiques et d'une méditation sur le destin. L'archaïsme de certains points donne à penser que le travail de réélaboration opéré par la pensée grecque s'est exercé assez tôt, à l'époque hellénistique, sur un ou plusieurs écrits d'origine hermétique, détachés de la pratique astrologique. Ce système, acclimaté à Rome, ne s'est pas modifié sensiblement, mais l'astrologie est désormais au service d'une réflexion neuve sur la destinée de l'homme et du monde soumis à Rome.Abry Josèphe-Henriette. L'astrologie à Rome : les Astronomiques de Manilius. In: Pallas, 30/1983. Astres, astrologie, religions astrales dans l'Antiquité. pp. 49-61