Une construction syntaxique négligée dans la langue homérique ?

The starting point of the author's reflections is the doubling of objects - a construction which is widespread in Balkan languages. The origin of this construction, being a well-established subject of linguistic research, has failed to be satisfactorily explained. However, it may be observed that the doubled construction has in Greek a longer tradition than is commonly acknowledged, since in Homer there are some records of a very similar syntactic phenomenon, i.e. the doubling of objects by means of the pronouns μιν, οι and ό. Furthermore, a certain regularity observable in the Homeric construction may suggest that this is a grammatical, and not only stylistic phenomenon. Even though the Modern Greek construction cannot be directly related to that of Homeric Greek, one may suppose that there is an indirect relation between them, which fact must be taken into account in further investigations of the origin of the doubling of objects in Balkan languages.Le point de départ des réflexions de l'auteur est le redoublement des compléments — construction répandue dans les langues balkaniques — , dont l'origine a fait couler beaucoup d'encre sans être pourtant éclaircie. Cependant, on peut observer que la construction double en grec a une histoire plus longue que les linguistes ne le pensaient, car chez Homère il y a des attestations d'un phénomène très semblable, à savoir le redoublement des objets à l'aide des pronoms μιν, oi et ó. En plus, on peut remarquer la régularité avec laquelle cette construction y apparaît, ce qui suggère qu'il s'agit d'un phénomène d'ordre grammatical et non seulement stylistique. Bien que la construction néo-grecque ne puisse pas continuer directement celle de la langue homérique, on peut supposer l'existence d'une relation indirecte entre les deux, dont on doit tenir compte dans les recherches sur l'origine du redoublement des objets dans les langues balkaniques.Slawomirski Jerzy. Une construction syntaxique négligée dans la langue homérique ?. In: Revue des Études Anciennes. Tome 90, 1988, n°3-4. pp. 325-328