Tassazione regia e tassazione cittadina dagli achemenidi ai re ellenistici : alcune osservazioni

This article deals with the question of taxation in Asia Minor, both in the territory administered directly by the king (basilike chora) and within the cities. Following the reforms of Darius I, the taxation imposed by the persian authorities was based on a rational valu- tation of wealth. This presupposes land records and a state apparatus capable of carrying out the land survey of the chora. The Greek cities in Asia Minor, although they were obliged to pay a phoros as a sign of their subjugation, continued to apply the patriot nomoi, during the period of Persian domination. In other words, they enjoyed a certain degree of autonomy and were able to impose and exact their own taxes. For this reason we find that in Asia Minor there are several cases, proven by epigraphic sources, of city-dwellers (as well as inhabitants of koina and of territoires governed by local dynasties) that were required to pay taxes both to the king and to the city authorities. Examples of this double taxation are to be found in both the Achaemenid and the Hellenistic periods. Besides the indirect taxes on commerce, the cities in some cases exacted tributes from subject native peoples and imposed indirect taxes on land, livestock, slaves, etc. The monarchy did not limit its activity to raising taxes, but engaged in a «social» policy, such as the development of agriculture and, in the Hellenistic period, the founding of new cities and the construction of public utilities.C'est le problème du régime des impôts en Asie Mineure qui est ici traité, aussi bien dans le territoire administré directement par le roi (basilike chora), que dans celui des cités. A partir de la réforme de Darius I l'imposition émanant des autorités perses est fondée sur une évaluation rationnelle des biens : cela suppose l'existence de registres cadastraux et d'une bureaucratie d'état capable de procéder à l'arpentage de la chora. Les cités grecques d'Asie, bien que tenues au versement du phoros - marque tangible de leur soumission - utilisent encore, sous la domination perse, leurs patrioi nomoi. En d'autres termes, elles jouissent de l'autonomia, et peuvent par là-même fixer et lever des impôts. Il s'agit donc d'un régime fiscal caractérisé par une double imposition, émanant d'une part du roi, d'autre part des cités. C'est pour cette raison que nous trouvons en Asie Mineure plusieurs cas, attestés surtout par les sources épigraphiques, de citoyens de villes (mais aussi de koina et de territoires gouvernés par des dynastes locaux) soumis à des impôts civiques et à des impôts royaux. Outre les impôts indirects sur le commerce, les cités perçoivent, dans certains cas, des tributs des populations indigènes qui leur sont soumises, et elles pratiquent l'imposition directe sur les terres, le bétail, les esclaves, etc. Le rôle des souverains ne se limite pas à la perception des tributs, mais comporte aussi une fonction «sociale» de promotion de l'agriculture et, en particulier à l'époque hellénistique, de création de nouvelles villes et de réalisation d'ouvrages d'utilité publique.Corsaro Mauro. Tassazione regia e tassazione cittadina dagli achemenidi ai re ellenistici : alcune osservazioni. In: Revue des Études Anciennes. Tome 87, 1985, n°1-2. Journées d'Etudes sur l'Asie Mineure, Bordeaux, 1986. pp. 73-95