Pausanias en Mégalopolitide

Les chapitres consacrés par Pausanias à la Mégalopolitide (Périégèse, VIII, 27-44) donnent des indications précieuses pour étudier l'ensemble du territoire de la cité de Mégalopolis dans ses rapports avec la capitale. Les parties descriptives permettent de saisir la réalité géographique de la région. Elles en fixent les frontières (pour les limites au nord-ouest et à l'est, l'étude du vocabulaire de Pausanias conduit à revoir certaines identifications) et en décrivent plus ou moins rapidement les principaux sites. Pour la route principale, une confrontation du texte avec les données archéologiques montre que la Périégèse est digne de confiance. Pour les itinéraires secondaires, elle est inégale, comprenant, à côté de descriptions précises qui permettent des identifications (Phigalie), des passages très vagues (environs du Lycée) qui doivent avoir leur source dans une information orale ou livresque et ne sont pas toujours exemptes d'erreurs (Thisoa). Mieux vaut alors renoncer à, toute identification. Les « digressions » historiques nous renseignent sur la vie politique des établissements. Les appellations πόλις, xώμη, χωρίον recouvrent, semble-t-il, des réalités bien précises, remontant pour une part à l'époque du synœcisme de Mégalopolis et permettent donc d'apporter quelques précisions au sujet des répercussions qu'eut la création de la capitale sur la physionomie de la région entière. L'histoire religieuse de la Mégalopolitide enfin a beaucoup à tirer de ces « digressions ». Non seulement Pausanias met en lumière le caractère archaïque de certains cultes et l'originalité des personnalités divines, mais il permet également de se faire une idée de la répartition des sanctuaires sur le territoire et de leurs liens avec Mégalopolis. On voit se dégager, à propos des cultes et des légendes, plusieurs aspects d'une véritable politique religieuse destinée à renforcer la cohésion et l'unité de la Mégalopolitide.Jost Madeleine. Pausanias en Mégalopolitide. In: Revue des Études Anciennes. Tome 75, 1973, n°3-4. pp. 241-267